Le TT assure
et se rassure en 2018 après un maussade début de saison
Le TT offre un spectacle hors du commun avec ces buggys
en pleine nature
Nouveau venu, Jean-Philippe Dayraut : Prêt à resigner pour
2019 ?
Clap de fin pour le championnat des rallyes tout terrain
2018 qui vient de consacrer ses vainqueurs dans les 8 catégories
pilotes et copilotes. Laurent Fouquet en buggys 4 roues motrices (3ème
titre après 2009 et 2016), Thibault Flouret Barbe garde son titre
acquis en 2017, Vincent Barres (1er titre) en 4x4 confirme la région
centre (Cantal, Lozère) comme une pépinière d’excellents
pilotes (voir un nouveau prénom dont je parlerai plus tard),
Romain Locmane en SSV (1er titre) dans la lignée de son père,
Vincent titré en 2015. Côté copilotes, Thierry Pian
(5ème titre en buggys 4 roues motrices) et les 1ers pour Vincent
Larre (4x4), Quentin América (bug 2 roues) à qui nous
souhaitons prompt rétablissement suite à un accident sur
la dernière épreuve, et Alexis Misbert (SSV). Citer leurs
noms n’insinue pas que tous ceux classés à la suite
sont oubliés. Un titre de champion n’a d’importance
aux yeux de celui ou celle qui le brandit sur un podium que grâce
à l’adversité qualitative et quantitative.
11 épreuves en championnat 2018, 10 l’année prochaine.
En effet le Gers Armagnac a décidé de faire une pause,
il est vrai que le chiffre bas de 55 engagés pour son trentième
anniversaire cette année a fait mal au moral et aux finances,
entres autres. La saison 2018 s’est quelque peu scindée
en deux, les rallyes du début de saison ont connu une baisse
qui présageait une saison de plateau, voire de baisse après
les 3 dernières années pour se rétablir en été
et apporter le sourire aux organisateurs jusqu’au final, fin novembre.
Côté sourire, la famille Costes s’est félicité
d’être à l’origine de l’éclosion
d’un talent. Loïc, a étrenné son permis voiture,
en sautant directement dans le Fouquet Mazda de son papa. Il a affolé
les chronos d’entrée de jeu, au point de pousser Laurent
et Thierry dans leurs retranchements jusqu’à la 10ème
manche de la saison. Qui l’aurait imaginé à l’intersaison,
où son prénom circulait dans radio TT comme quoi seul
Arzacq était au programme en guise de cadeau familial. Chapeau
à Christophe, à Mireille et son équipe. 3ème
au championnat, à égalité de points avec Vincent
Poincelet qui termine, comme chaque année sur les rallyes de
plaine, termine la saison en trombe.
A retenir de 2018 une grande première. Un moteur issu de la moto,
initié par le constructeur Michaël Caze en 2008, a gagné
pour la première fois en championnat de France. Jérôme
Helin sur Rivet, spécialiste en préparation moteur de
moto a remporté le Labourd devant un autre buggy moteur de moto,
Denis Artola sur un Caze. Concours de circonstances ou pas, félicitations
aux 2 équipages et surtout à la personne qui a cru, le
premier à ce choix.
Loïc Costes sous les lumières des médias
Le TT a la chance depuis peu de voir arriver des pilotes issus d’autres
disciplines, le plus connu, Jean-Philippe Dayraut. Professionnel de
très haut niveau, de nombreux passionnés se sont inquiétés
après ses 2 apparitions au Gers et à dunes et Marais 2017
(budget élevé, abandon au Gers). Mais ne devrait-on pas
voir en lui et d’autres (issus d’ailleurs) une possibilité
d’un ressenti nouveau qui pourrait être au final positif
pour la discipline ? Et maintenant que certaines choses ont changé,
comme l’utilisation sans limite de pneumatiques neufs, on entend
de 20 à 25 pneus neufs sur certains rallyes par des teams qui
ont emboité le pas, n’est-ce pas l’occasion d’ouvrir
les yeux sur le « tout libre » ? Qu’un
professionnel de talent qui découvre une discipline peu connue
tombe sur des « rocs » amateurs qui s’accrochent
aux 1ères places est un sacré challenge. J’espère
que nous aurons l’opportunité de le voir rouler en 2019,
et quelque chose me dit que le TT et toutes les personnes qui gravitent
autour lui offrira des souvenirs positifs qu’il gardera à
jamais dans sa mémoire.
Grégory Vincent, lui aussi, venu de l’autocross, a enfin
concrétisé tous les espoirs d’un coup de volant
fabuleux. Habitué à des passages spectaculaires en vidéo,
il gagne à bord de son nouveau Caze au Gatinais, à la
régulière. Surprise en vidéo, ses passages sont
d’une propreté parfaite. Félicitations
Lors de la finale en Normandie, Didier Barthe, aurait pu créer
la dernière sensation de l’année. Un souci mécanique
lui fera perdre la tête du rallye à quelques spéciales
du final. Ce pilote, d’une passion hors normes pour le TT, (A
Arzacq, son nouveau moteur casse en descendant de la remorque. Ni une,
ni deux, accompagné du toujours partant questions prouesses Louis
Dronde, ils remonteront un moteur toute la nuit pour se présenter
au petit matin aux vérifications. Il terminera 5ème. Combien
aurait décider d’abandonner le vendredi après midi ?).
Grande première en 2018 avec la victoire d'un
moteur de moto sur une épreuve du championnat, cela s'est passé
au Labourd.
En 2 roues motrices, Thibault Flouret Barbe confirme pour la seconde
année consécutive, malgré une ouverture de saison
où il s'est fait une frayeur (fracture de la clavicule en reconnaissance).
A l’image de Vincent Poincelet en 2009 et 2010, passera-t ‘il
à l’échelon supérieur dans un futur proche ?
Les connaisseurs ont l’œil, bien souvent, par ses passages
propres et francs, nul doute que son potentiel n’a pas atteint
ses limites. Un vrai talent …
Seconds l’équipage landais Lendresse/America a offert du
suspense à cette catégorie. L’abandon, le dimanche
aux Cimes, a été le tournant de la saison et a remis en
selle ses concurrents dont les chances auraient été réduites.
Ils plaçaient leurs derniers espoirs de titre au Plaines et Vallées,
hélas le voyage en Normandie ne se passera pas comme prévu.
Bon rétablissement à eux deux. 3ème la famille
Lemarchand s’est fait plaisir tout au long de la saison.
Les époux normands Lemarchand, 3 ème au
championnat sur leur Tomahawk
En 4x4, désertion des candidats en début de saison, au
bout de 4 épreuves, 2 noms émergent Hervé Truant
et Vincent Veret ; le premier stoppe sa saison après un
abandon au JDF, le second se prend au jeu et entame une fin de saison
marathon. Bien épaulés par des amis sudistes sur les rallyes
d’été, il tient la tête du championnat malgré
le Mitsubishi de Vincent Barres qui grappille son retard petit à
petit. Patrice Daviton sur cherokee s'intercale parmi ces hommes forts
mais manque de budget. Comme en 2 roues motrices, le tournant se passera
aux Cimes sur la plateau d’Iraty. Des cardans trop longs ruineront
son avance. La fin du championnat se passera sans surprise, le cantalou,
très régulier et rapide ravit son premier titre de champion
de France au 7 RVA.
Les féminines au volant ne sont pas nombreuses en sports mécaniques.
En TT, Sandrine Friedrich a troqué son Lada pour un Land Rover
de son compagnon et ça a marché !! Toujours située
dans le milieu du peloton, c’est grâce à une fiabilité
sans faille et un effort colossal de son équipe (déplacements
2 fois dans le nord de la France en 3 semaines) qu’elle monte
sur la 3ème marche du podium. Place méritée
Sans grand budget, Patrice Daviton a fait étalage
de son talent à bord du Cherokee
En SSV, suite à l’absence des têtes d’affiche
Polaris en début de saison, Guyette et Crevecoeur, les X3 boys
ont tout trusté jusqu’aux ¾ de la saison.
Romain Locmane, venant du monde du quad d’endurance, s’est
très vite habitué aux épreuves sprints.
Les points gagnés sur les 1ères manches lui ont même
permit de faire des impasses pour souffler. Nous aurions pu croire un
moment que la 2ème place au championnat allait revenir au papa,
Vincent.
La photo aurait été belle pour la famille, c’était
sans compter sur une pépite nordique Maxime Fourmaux qui déboule
en championnat grâce à des temps canons.
Résistant au surdoué et spécialiste des SSV, Sébastien
Guyette, il sera l’homme naturellement fort pour 2019.
Les SSV, renversant comme sensations ?
Coup de coeur pour le legend group, ici le smembres
de l'ASA 02, Julien Grenier (en haut) et Julien Coet (en bas)
Quel dommage qu'ils ne soient pas notés dans les résultats
en direct sur chaque manche, comme au Gers Armagnac
Synthèse chiffrée sur
la saison 2018
PS: Tableau purement personnel pouvant par
conséquent comporter des erreurs
|
Nombre
pilotes classés championnat |
bug
4 roues |
bug
2 roues |
4x4 |
SSV |
Nombre
partants sur l'ensemble d'une saison |
moyenne
par rallye |
Nbre
rallyes en championnat |
buggy
neuf par saison |
2007 |
241
( 16 anglais inclus) |
159 |
58
|
24
(T1b et T2) |
|
741 |
92 |
8 |
22 |
2008 |
247
(1 anglais inclu) |
139 |
73
|
35 |
|
724 |
90 |
8 |
18 |
2009 |
245
( anglais exclus à partir 2009) |
139 |
72 |
43 |
|
783 |
87 |
9 |
22 |
2010 |
238 |
126 |
71 |
41 |
|
768 |
77 |
10 |
18 |
2011 |
244 |
134 |
74 |
41 |
|
856 |
78 |
11 |
5 |
2012 |
238 |
126 |
71 |
41 |
|
748 |
83 |
9 |
8 |
2013 |
222
(dont 1 SSV) |
116 |
67 |
39 |
1 |
715 |
79 |
9 |
6
|
2014 |
223
(dont 6 SSV) |
122 |
65 |
36 |
6 |
635
(dont 13 ssv) |
70 |
9 |
6
|
2015 |
247
(dont 15 SSV) |
124 |
74 |
34 |
15 |
766
(dont 52 ssv) |
77 |
10 |
9 |
2016 |
296
(dont 38 SSV) |
142 |
77 |
39 |
38 |
860
(dont 114 ssv) |
86 |
10 |
9 |
2017 |
317
(dont 55 SSV) |
146 |
73 |
43 |
55 |
965
(dont 162 ssv) |
88 |
11 |
16 |
2018 |
310
(dont 48 SSV) |
145 |
78 |
39 |
48 |
934
(dont 137 ssv) |
85 |
11 |
8 |
Différents points issus du tableau ci-dessus
1) Le nombre de pilotes
licenciés français classés s'est bien stabilisé
en 2018, preuve en est que le vivier repose sur un nombre conséquent.
75 pilotes n'ont participé qu'à 1 rallye cette année
(25%), parmi eux 11 faisaient une location.
Chiffres corrects en buggys 4 roues et 4x4, record en buggys 2 roues
motrices depuis mon étude lancée en 2007 (preuve en est
que c'ets dans cette catégorie que l'essentiel des autos neuves
sont apparues en 2018 :
Cabe, Clevenot sur Cledze, Etchegoyen sur Rivet, Larroquet sur un MMP.
Première inflexion de courbe des SSV (-13%) : plusieurs constatations
(qui n'ont pas vocation de réponses). Les marques Yamaha et Polaris
ont pris un retard important
face au nouveau X3 de chez Can Am (les X3 ont trusté 27 places
de podium sur 33 sur la saison).
Devant l'évolution technique, la réglementation s'est
donnée les premiers rallyes pour se finaliser (dommage pour ces
rallyes d'ouverture d'essuyer les platres chaque année (ce qui
pousse certains concurrents à démarer la saison plus tard).
Pas toujours simple à comprendre lorsqu'on voit sur une même
saison : des T3 courir avec des SSV (début de saison), puis un
T3 courir au milieu des buggys (Orthez), puis un nouveau T3 à
nouveua parmi les SSV (Cimes). Très certainement y a t'il des
raisons.
Heureusement, tout semble rentrer dans l'ordre sur la fin de saison
et c'est essentiel de voir que les concurrents retrouvent la sérénité
grâce à l'implication neutre et sérieuse de la commission
technique.
Ajout désiré par un internaute
: Cette constatation de quelques SSV au milieu des buggys ne serait
il pas envisageable tellement l'écart au chrono se réduit
d'année en année ?
2) La moyenne des
partants par rallye retrouve les excellents chiffres des années
d'avant crise. La moyenne s'est tassée en 2018 mais rien de bien
alarmant si l'on retient les excellents chiffres de la fin de saison
(PS : ne pas oublier 10 forfaits à Arzacq suites à intempéries
en France et 13 forfaits au Plaines et Vallées suite aux mouvements
de blocages des gilets jaunes).
3) Le nombre d'autos
neuves (exceptés les ssv) a bien infléchi mais 2019 promet
de nouvelles réalisations , chez toutes les marques ?
Nicolas Cassiède, en passe de devenir le pilote
qui aura le mieux passé du 4x4 au buggy. Motivation au maximum
pour 2019
4) Très bons
chiffres de renouvellement de pilotes : nouveaux pilotes français
en 2018 qui ont découvert le TT :
23 en buggys 4 roues motrices en 2017. 15 en 2018
14 en buggys 2 roues motrices en 2017. 15 en 2018
6 sur des 4x4 en 2017. 7 en 2018
18 en 2018, 27 sur des SSV (17 en 2016) dont plusieurs
roulaient sur des autos neuves. Catégorie qui offre le plus de
locations (Quad Bike Evasion, Castan Compétition).
Conclusion : Ces excellents chiffrent confirment que grâce à
l'apport financier de ces concurrents, certains rallyes continuent la
formidable aventure d'inscrire leur épreuve au calendrier d'année
en année.
Et c'est une richesse inestimable n'en déplaise à ceux
qui ne raffolent pas de ces autos. Il est vrai qu'au bord de la piste,
la visibilité est parfois difficile,
comme une impression que chaque passage est identique d'une auto à
l'autre, idem carrosserie.
Les anglais raffolent de notre championnat. Ne le sous
estimons pas en écoutant toujours que c'est toujours mieux ailleurs
5) La visibilité
du Legend Group ?
Conscient que chaque concurrent est indispensable à la perrenité
d'un rallye a été créé au Gers l'idée
de rassembler en 1 groupe les anciens châssis de buggys.
But : éviter de les voir disparaitre et les classer en autorisant
des choix mécaniques peu couteux. Peu à peu les organisateurs
ont adhéré en instaurant des primes.
Pourtant, des questions nombreuses se posent dans les rangs des pilotes
: Absence de précision dans les listes d'engagés et les
classements (excepté le Gers et Chronolive au Plaines et Vallées),
dommage ajouter une colonne à un tableau ou des lettres à
côté d'un nom ne coûte rien.
Comment instaurer la sérénité lorsque la réglementation
change de rallye en rallye (année du châssis, moteur central
ou porte à faux, année du moteur, boite séquentielle
autorisée ou pas).
J'exclus volontairement toute réponse mais m'adresse aux personnes
concernées : mettez vous à la place des
concurrents, à petits budgets, qui ont des autos aux normes FFSA
mais qui se voient d'une manche à une autre exclus ou autorisés
à profiter de ce groupe. Une harmonisation serait-elle bénéfique
6) Impossible de
conclure ce résumé annuel sans penser à ces hommes
et ces femmes qui oeuvrent dans l'ombre toute une année pour
trouver des pistes,
trouver des sponsors, trouver des autorisations afin que chaque concurrent
puisse prendre un maximum de plaisir dans son sport favori.
L'espace d'un week-end, des gens sont sur le terrain pendant que d'autres
s'adonnent à leur passion.
Merci à l'ensemble des organisateurs du championnat de France
FLASH TOUT TERRAIN 2018
Ce résumé se conclut sur la joie de vivre
cette passion TT