Les pilotes vainqueurs sur les spéciales du championnat 2010



Le tout terrain conserve, vive 2011 que l'on retrouve tous ces visages radieux


TABLEAU 1

Après le raz de marée, non, le tsunami en 2009 marqués par la domination indiscutable d'Anicet Garicoïx et de Laurent Fouquet
qui à eux deux avaient rafflé 65% des meilleurs temps possibles, 2010 a été plus homogène.
Il faut dire que l'arrêt ou le peu de rallyes des 3 gros avions de chasse en tout terrain (ajouter Orhategaray) a redistribué les cartes. Certains se sont litéralement lâchés (Pierrine et Favy).
Remporter une épreuve spéciale est un challenge auquel chaque pilote souhaite du fond de ses tripes vivre au moins une fois,
partager ce moment inoubliable avec son ou sa copilote sans oublier l'équipe d'assistance sans qui rien ne serait possible.
En 2010, plusieurs spilotes ont gouté pour la première fois à ce plaisir hors du commun lorsqu'on fait ce genre de compétition.
Avouer que franchir la ligne d'arrivée et constater que sur tous les concurrents, on est le premier, ce n'est pas donné à tout le monde
(félicitations aux nouveaux entrants dans le cercle très fermé des vainqueurs de spéciales pour Hirigoyen, Hiatt, Libinski).

S'il y en a un qui a pris un abonnement pour les temps scratchs, c'est bien Daniel Favy. Record battu !!! 55 %, cela veut bien dire que plus d'une fois sur deux,
le meilleur temps lui appartient lorsqu'il arrive à franchir la ligne d'arrivée sur une moyenne de 8 épreuves différentes.
Qui dit mieux ? Qui voudra le détrôner en 2011 ? Surtout pas Pierrine si au final 2011 ressemblera à 2010.
Pierrine en bon sage, pourtant moins expérimenté en compétition que Daniel doit bien penser que remporter une bataille ou plusieurs batailles n'est pas gagner la guerre.

Je me souviendrai longtemps d'une interview d'un très grand pilote de tout terrain français: Patrick Calzavara au moment de son titre en 1992.
Il avouait qu'il avait vécu ses plus grands plaisirs, ses immenses émotions en gagnant des spéciales, constamment sur le fil, à fond,
en conduisant à 100 % de l'auto et du pilote et parfois bien plus, mais qu'au final il réduisait ses chances d'être champion de France.
Le tout terrain est une discipline où tu subis tellement le terrain que l'auto à moins d'être neuve entre chaque course ne peut compenser
et encaisser les coups sans montrer son côté fragile bien que performante. Il disait que viser un titre,
c'est accepter en piloter un peu à contre nature : contrairement au circuit: rouler à 80-90 % t'apporter plus de chances de finir un rallye.

Bien regarder les tableaux 2009, 2008 où se situe le champion de France, Patrick n'avait pas totalement tord dans son analyse.

Le premier tableau 2010 donne un second enseignement, sans vouloir réouvrir mon dossier sur l'état du tout terrain français en 2010
que vous pouvez découvrir sur la page de présentation pour ceux qui ne connaissent pas :
bien remarquer le nombre d'épreuves courues par les meilleurs performeurs sur une saison : Est-ce un hasard ?
Deux pensées me viennent à l'esprit : Après les impressions laissées par certains leaders en fin d'année 2009 (fatigue, argent, temps passé sur l'auto, jours de congés, etc..)
pour un championnat en 10 manches, 2010 met au jour exactement l'ensemble de ces prévisions. Les 16 très pilotes du tableau 1 en 2010 ont participé à seulement 81 rallyes,
les 16 meilleurs en 2009 avaient participé à 103 rallyes, en 2008 : 83 rallyes avec 2 manches en moins (se reporter à l'année 2008),
Le tout terrain a besoin d'un maximum d'engagés mais aussi de la participation des meilleurs :
Est ce avec des règles du jeu de 9 résultats sur 10 avec points bonus qu'on les incite à courir en championnat, bilan certains se tournent vers les régionaux?
Combien de pilotes peuvent assumer chaque année au minimum 9 à 11 manches par an ?
Seconde pensée peut être la plus plausible : Est-ce du au coût d'entretien de ces autos obligeant certaines équipes à diminuer le nombre de rallyes,
le budget dictant plus le réalisable en écartant le côté "envie de courir"..

Une évidence pour tous : Les gros moteurs (+ de 3500 cc) trustent toujours les hauts des classements en performances (7 sur 10 pour le tableau 1)
mais les performances d'Alain Pierrine et de Patrick Poincelet ouvrent une nouvelle voie.
Les nouveaux moteurs utilisés en classe 2 (Jaguar, Nissan) ont démontré un potentiel énorme comparables au Nissan 3.5 litres,
il faut quand même préciser la puissance de ces 2 moteurs (+ou- 350 chevaux).
Disparition petit à petit des moteurs 3 litres BMW, exit définitivement les PRV et PR si l'on veut rouler les premiers rôles.

Rendez-vous en 2011 ....pour vivre à nouveau quelque soit son rôle (concurrent, commissaires, organisateur, spectateurs, assistance, etc..)
des moments intenses qui nous font oublier certains tracas de la semaine et de la vie.

De nouveaux rivets pour 2011 après celui de Guy Housset ?