PLAINES  1992
Texte et photos Yves Gallet, et Yvonick Jambon



LA DERNIERE CHANCE

 

Incroyable Plaines et Vallées qui réussissait l'exploit de proposer un superbe plateau , 120 engagés, quatre prétendants au titre,
en plus des quelques pilotes bien décidés à saisir la dernière chance de la saison ainsi que des nouveaux venus de l'endurance...
Tels étaient les ingrédients du final d'un championnat 92 qui a tenu ses promesses jusqu'au bout.
Patrick Poincelet y décrochait les lauriers, tandis que Patrick Calzavara coiffait la couronne de champion de France.

atrick Poincelet aura donc marqué l'épreuve de son empreinte, offrant au passage sa victoire à sa fille, qui fêtait ses quinze ans ce jour là.
En tête dès le prologue, à égalité avec Calzavara, l'affaire était vite entendue puisqu'il conservait le commandement de l'épreuve jusqu'à son terme.
Cette victoire, il l'avait à vrai dire bien préparée, grâce à des reconnaissances minutieuses du terrain.
Il imaginait bien en effet que son principal adversaire aux Plaines et Vallées ne serait autre que Pierre Philippe,
qui construit ses buggies à quelques kilomètres de là. Un "client" redoutable qui, à l'instar de quelques autres,
n'avait pas à se préoccuper de savants calculs tactiques pour le gain du championnat.
De fait, le pilote-constructeur constitua la principale menace pour Poincelet, à qui il ne concéda jamais beaucoup de terrain.
Malgré une minute de pénalisation, Pierre Philippe demeura sans cesse à l'affût du moindre faux pas du leader de l'épreuve.
Une fois n'est pas coutume cependant, aucune alerte ne vint troubler la course du Fouquet orange à moteur Alfa,
et Patrick Poincelet put savourer sa première victoire depuis le rallye des Chemins Creux, en 1985.


Patrick Poincelet renoue avec le succès qui le boudait depuis les Chemins Creux... en 1985.

La course dans la course

Le duel pour la victoire ne pouvait bien évidemment pas occulter la lutte que se livraient Patrick Calzavara et Jérôme Hardy pour le titre.
Séparés d'un tout petit point au départ de . l'épreuve, les deux protagonistes ne s'affrontaient cependant pas directement.
Déjà vainqueur à neuf reprises du Groupe T2, Jérôme Hardy avait fait le plein de points et ne pouvait améliorer son score qu'en entrant dans les dix du classement scratch.
Une tâche bien ardue pour le pilote du Pajero, au regard du plateau.
Patrick Calzavara et son Fouquet pouvaient pour leur part se contenter des deux points de la neuvième place,
à la condition de contrôler leurs suivants immédiats au championnat, parmi lesquels Michel Turon-Barrère et Olivier Girardin.
Ce dernier devait renoncer prématurément sur rupture de pont,
tandis que Turon-Barrère ne fut jamais dans le rythme pour la victoire. Il terminera sixième.
Quant au champion sortant, Frédéric Fimbel, il était victime d'un problème électrique qui le contraignait à l'abandon.

Autant d'éléments qui facilitèrent la tâche de Patrick Calzavara dans sa course prudente et régulière,
évoluant sans trop de pression sur un terrain gras et très glissant qui convenait bien à la finesse de son pilotage.
Il ne commettait d'ailleurs aucune faute et franchissait la ligne d'arrivée en cinquième position,
coiffant la couronne de champion de France par la même occasion.
«Ge titre, déclara-t-il, je n'y ai réellement cru qu'une fois la voiture rentrée au parc fermé.»
Le souvenir de six abandons cette saison, alors qu'il était en tête, était tenace.
« Nous avons tremblé jusqu'au bout», renchérissait William vilches Pardo, son sympathique coéquipier.
« En plus, il y avait une erreur dans le roadbook du dernier parcours de liaison! »
Ce titre vient à point nommé récompenser un pilote rapide et doué qui, après quatre années de tout-terrain, se tournera vers l'autocross la saison prochaine.


Mais cette course dans la course ne doit pas nous faire oublier d'autres bonnes prestations.
Celle notamment de Georgin, qui confirmait de réelles qualités et terminait troisième. Un bien beau résultat obtenu devant des valeurs sûres.
Quatrième, Herbert soulignait également la bonne tenue de son Rivet, dont c'était la seconde course en classe trois litres.
Guillemin réussissait son come back après une longue absence et Michel Capin, tout d'abord effrayé par le terrain du premier jour -
« Ça va vite, ça glisse et c'est beaucoup trop près des arbres à mon goût!» -, s'acclimatait durant la seconde étape.
Estienney, pour sa part, prenait en main son nouveau matériel (un Fouquet à moteur de 605 24 soupapes de 310 ch)
et Cosson connaissait son lot habituel d'ennuis sur son Gembo reconditionné, avant d'être mis hors course.
Iribaren signait quelques jolis chronos, mais le temps concédé au cours d'une crevaison était trop important
pour lui permettre de briguer une place d'honneur.
En 2 litres, Varangle, accablé d'ennuis tout au long du week-end, ne pouvait défendre ses chances face à Dulondel,
rapide et régulier, qui enlevait donc la classe.

 


Pour sa seconde course avec un moteur de trois litres, Jacky Herbert et son Rivet flirtent avec le podium.


Ex-enduriste, Patrick Calzavara, titre en poche, se tournera vers l'autocross le saison prochaine.

 


Bossart

Et de dix!

En T2, la course était limpide pour Jérôme Hardy qui signait une dixième victoire de groupe cette saison,
devant Zielinski, vainqueur du Challenge Lada. L'exploit de Jérôme Hardy, leader du championnat
l'espace de quelques rallyes et vice-champion de France au volant d'un 4x4, est d'autant plus à souligner qu'il s'agit d'une première.





le vainqueur en T1, l'enduriste Schots