PERCHE 1992
Texte et photos Robert Ollivier, M. Mazuir, Yves Gallet, Yvonick Jambon

 

Cette fois ils étaient tous là.
A l'exception d'Eric Briavoine, toujours sans volant, les principaux animateurs du championnat étaient au départ de l'épreuve considérée
comme la plus spectaculaire du calendrier. Quelques équipages britanniques complétaient un plateau de grande qualité.
Poincelet, fidèle à son habitude, partait très fort et s'imposait dans le test, devant T uron-Barrère et Calzavara.
Fimbel qui avait mal commencé sa journée en arrivant in extremis aux vérifs enlevait la spéciale suivante qui était fatale à Turon-Barrère ; sortie de route.
Une spéciale pour PhiIippe, deux autres pour Fimbel qui perdait cependant du temps dans un chrono,
et Calzavara n'avait pas besoin de forcer son talent pour enlever le reste et finir en tête la gremière étape devant Poincelet, Fimbel et l'étonnant Varangle, premier en deux litres.
Favy en tête de la classe 1( buggy 2 ropues moteur 1300 ) occupait une belle quatorzième place.
Mais les problèmes mécaniques ne manquaient pas, à commencer par Fimbel qu'un remplacement du turbo et du pont avant à effectuer avant la seconde étape, tenait en soucis.
Pour Estienney et Burgana c'était l'abandon, rupture de boîte. Capin arrêtait avant de tout casser dans le moteur. Abandon également pour Georgin sur le nouveau Flac.
Sauzedde qui dominait les deux roues motrices, perdait sept minutes.
Mauvaise étape pour Cueff [amortisseurs), Salin (crevaison), Lamic (légère sortie de route) et Cosson (piqué sur une butte). Plus grave !
Florent Oudin, en phil's bug 2 roues qui sortait fort.


Girardin, l'homme fort de ce début de championnat


En T2, Raymondis (Discovery) en se montrant un peu plus rapide que Jérôme Hardy (Pajero) laissait entrevoir une lutte équilibrée.
Hélas la rupture d'un arbre de transmission suivie du retard pris entre deux C.H.
entraînait la mise hors course du Discovery, obligeant Hardy à jouer tout seul dans sa cour. Zielinski (Lada) effectuait une belle casquette et repartait,
et ce n'était pas Nantet au volant d'un Santana poussif qui pouvait jouer les premiers rôles.
En Tl, la référence c'est Bernad et son Cherokee. Et la contestation c'était surtout Lhotellerie, de plus en plus pressant sur son Pajero.
Il réalisait des temps très prodies de ceux de Bernad, le devançant à certaines· reprises.




Jean Ardurats a su profiter de l'hécatombe des favoris pour enlever cette manche et prendre la tête du championnat.

 

La performance de Nicolas Bossart, lui aussi en gros progrès, était contrariée par un problème de suspension à l'avant,
entraînant crevaison et destruction du train. Bossart perdait énormément de temps, au point de finir l'étape en dernière position.
Blancart jouait à la tronçonneuse, arrachant une quinzaine de piquets de clôture de bonne taille, ce qui n'affectait en rien sa bonne humeur,
mais modifiait légèrement l'esthétique du Suzuki. L'habituelle lutte fratricide des deux UMM de Verrier et Lemeille était contrariée par une roue ouverte pour l'auto de Verrier.


La position de Fimbel au départ de la seconde étape était un peu celle d'un champion de France aux pieds d'argile :
il savait devoir procéder au remplacement du turbo et du pont avant pendant l'heure d'assistance allouée en début d'étape.
Rude partie de mécanique qui avait trouvé pièces, heureusement, il recevait le renfort d'autres pilotes et amis,
car l'équipe Passion-Graphic semble moins bien structurée que l'an dernier. Malgré les efforts de tous, deux minutes de pénalité ne pouvaient être évitées.
Voilà bien qui faisait les affaires de Calzavara: « Hier soir, je me suis promené, aujourd'hui, je vais gérer mon avance tranquillement. »
Déconcentration? En fait de tranquillité, le buggy jaune restait longtemps dans le fossé, le temps perdu trop grand, Calzavara ne pouvait qu'abandonner.
Dommage, car c'était une belle occasion de prendre le large au championnat .
Quant à Fimbel, il disparaissait dès la première spéciale de cette deuxième journée : un montage légèrement différent de l'échappement,
suite au changement de turbo, avait en effet provoqué l'embrasement des gaz. Le capot a alors commencé à flamber.
La sportivité de Girardin, qui n'hésitait pas à s'arrêter pour donner son extincteur sauvait l'auto du pire.
Mauvais week-end donc pour le champion en titre qui avait entamé ici même, l'an dernier, une série de victoires décisives.

Pendant ce temps, Poincelet repartait de plus belle et carracolait en tête, prenant confiance, jusqu'à ce que sa malchance légendaire ne s'abatte sur lui.
Rotule de direction cassée, il laissera l'actuel leader du championnat à Girardin en tête du rallye, chez lui une satistaction pour ses sponsors.




Bel exploit de Fabrice Rivet qui monte sur la deuxième marche du podium, au volant de son buggy "maison" à moteur deux litres.

 

IL pouvait réparer et finir la course, mais la victoire s'était (une nouvelle fois) envolée.
Tout cela faisait bien les affaires d'une poignée d'hommes dont les positions s'étaient resserrées: Garat, Rivet, Girardin, Bigot, Ardurats.
Varangle, très brillant ,jusqu'ici, qui dominait la classe 2 litres, aurait bien aimé en profiter, mais la rupture de la boîte de vitesses en décidait autrement.
La même cause éliminait Lamic sur son fouquet. De la lutte furieuse qui en découlait émergeait un vainqueur : Jean Ardurats,
qui pour la première fois connaissait les joies de la plus haute marche du podium, complété par le très jeune Rivet, premier en 2 litres,
et Bigot auteur d'un retour fracassant. Girardin, en tête du championnat, Garat maintenant très à l'aise en 4 RM et
Herbert,
terminaient dans une poignée de secondes, tandis que Poincelet réussissait à contenir Pachiaudi qui mit longtemps à trouver rythme et motivation.
Boivineau est l'officieux vainqueur en deux roues, tandis que Derguet enlevait la classe 1 après l'abandon tardif de Favy très brillant jusqu'alors.


Nantet sur Santana officiel en plein vol


C'était une véritable balade de santé pour Hardy en T2, dont le dauphin Nantet se plaignait tout au long de la course de la faible puissance de son moteur.
C était d'ailleurs la cause de l'abandon de l'autre Santana de Berger. Bouvier signait quelques temps proches de ceux de Zielinski (tous deux sur Lada).



Lhotellerie fut l'un des poursuivants de Bernad pour la victoire en Tl. Il échoue à vingt secondes de ce dernier au terme d'une belle attaque.


En Tl la bagarre Bernad-Lhotellerie était somptueuse, Bernad l'emportant logiquement, malgré une attaque constante de Lhotellerie devenu fiable.
Bossart signait de jolis chronos pour l'honneur, Erroux et Maggi se mettaient en évidence et les deux UMM terminaient une nouvelle fois roue dans roue,
Lemeille devant Verrier qui subissait le handicap de la roue ouverte pendant tout le rallye.
Enfin, on regrettait l'abandon de Blancart en toute fin de rallye, en raison d'une panne de batterie.

Classement provisoire du championnat de France (après le Rallye du Perche) 1. Girardin, 60 pts; 2. Turon-Barrère, 53 pts; 3. Calzovara, 52 pts;
4. Capin, 47 pts; 5. Hardy, 44pts; 6. Ardurals, 41 pts; 7. Zielinski, 40 pts; 8. Bernad, 40 pts; 9. Rivet, 33 pts; 10. Iribarren, 30 pts