DUNES  1992
Texte et photos M.Mazuir, et Yvonick Jambon



FORCING ...

Bien décidé à ne pas laisser filer un titre qu'il convoite depuis plusieurs années,
Patrick Calzavara, épargné par la malchance et aidé par les éliminations successives de ses concurrents, s'est appliqué pour remporter son deuxième Dunes et Marais.
Il se replace du même coup en première ligne pour la couronne finale. Une victoire décisive?



Appuyé sur l'aile de son Pajero, Jérôme Hardy savourait sa performance. Il venait en effet de remporter sa neuvième victoire de groupe de la saison
et restait en tête du championnat pour un petit point.
Cela fait maintenant trois courses qu'il devance ses rivaux.
Mais le Parisien sait très bien que d'ici quelques semaines, il risque d'être moins euphorique.
Une simple victoire de Calza, ou deux bonnes places, lui boucheraient la route du titre.
Mathématiquement, Turon-Barrère, Capin et Girardin ont encore leur carte à jouer,
alors le spécialiste du T2 se met à rêver: « Suivant mon classement au Pays-Bas-Normand, j'aimerais défendre mes chances en T3 au Plaines et Vallées
pour essayer de récupérer le maximum de points. » Penserait-il se faire prêter un Pajero proto de chez Ralliart?
Toujours est-il qu'en l'absence de Raymondis, la course des T2 n'a été qu'une formalité pour le Mitsubishi.
Parti trop lentement, Hardy sera surpris par le nombre d'abandons. « Sincèrement, je ne pensais pas qu'il serait possible de rentrer dans les 12 au scratch...
J'aurais peut-être dû plus attaquer, mais je voulais absolument prendre mes 11 points.
Je tenterai le tout pour le tout lors de la prochaine course, mais je ne me fais guère d'illusions... »

 

Calza le retour

Peu aidée par une météo hivernale, l'ASA Augias peut néanmoins être satisfaite de son épreuve.
Le tracé a fait l'unanimité auprès des pilotes, même si les passages répétés du premier jour, dans les champs gorgés d'eau, ont mis à mal les joints de culasses.
La quinzième édition du Dunes et Marais n'aura pas épargné les favoris.
Pachiaudi sortait dans le test, repartait dernier et cassait son embrayage quelques spéciales plus loin.
Arnoux et Mogno, comme de nombreux concurrents, abandonnaient sur chauffe moteur.
Capin, très en verve, perdait lui aussi tout espoir à cause d'un malheureux fil de ventilo débranché (surchauffe).
Un autre favori, Turon Barrère, calait et perdait 10' pour redémarrer avant d'abandonner dans le chrono suivant, moteur cassé.
« il y a un énorme trou dans le bloc», soupirait désespérement le Palois.


La connaissance du terrain n'enlève rien à l'excellente prestation de Jacky Herbert.

Toujours est-il qu'après la disparition de deux des postulants au titre, restaient en lice Calzavara et Girardin.
Après un bon test, Calza effectuait un premier tour tranquille.
L'ancien crossman mettait du gaz dans le second et refaisait son retard, récupérant au passage une minute d'avance.
Le Bordelais partagera ainsi les victoires de spéciales avec le régional de l'étape, Jacky Herbert, associé à son ami Claude Baudin.
Equipé d'un nouveau moteur V6 3 litres, le Charentais a délaissé son petit 2 litres.« Il est entièrement de série.
On l'a posé sans rien faire dessus.» Bien lui en a pris puisqu'au soir de la première étape,
le Rivet se retrouve deuxième à moins d'une minute devant un Poincelet fâché avec une courroie de distribution décalée.
Le lendemain, ce dernier essaiera bien de refaire son retard, mais malgré trois victoires d'EC (meilleur performer de la journée), le Fouquet SPDO restera à la même place.
Après avoir repris près de 30" dans les premiers chronos, Calza géra intelligement sa course pour l'emporter avec 59" d'avance
sur un incisif Herbert qui, toujours aussi modeste, "s'excusait" de cette perf en invoquant la parfaite connaissance du terrain.

Quatrième le samedi, Girardin, au prix d'une course régulière mais musclée, conservera cette position le lendemain,
capitalisant ainsi au championnat et repassant même Capin.
Septième, Varangle s'approprie une nouvelle fois la classe 2. En deux roues motrices, grosse explication entre Goni et Sauzedde.
Un réveil difficile et une pénalité de 7' empêcheront Goni de bien figurer. Son rival le devancera de 54".
A noter les excellents chronos du Gembo de Cosson. Le Buggy semble avoir enfin trouvé des suspensions adaptées.
Victime d'un blocage et de quelques petits soucis, il devra abandonner, temps dépassé.


Bonne opération pour Sauzedde qui fait grimper la cote de son buggy en s'imposant dans la catégorie deux roues motrices.

T1 : la différence

Cette année, peu nombreux sont les pilotes à pouvoir prétendre terminer devant les Cherokee.
On en dénombre en effet deux: Blancart (Haut-Bugey) et Lhotellerie (Cimes). Avec trois Jeep engagées, cela devient de plus en plus difficile pour la concurrence
et une fois encore les Cherokee sont passés bien prés du triplé. Parti le couteau entre les dents,
Ryckeboer domina le groupe en début de course avant de connaître quelques soucis: moteur tournant sur 5 cylindres, d
urit de frein sectionnée et crevaison. ((J'ai constament utilisé le frein à main..:
pas toujours évident!» On veut bien le croire. A la fin de la première journée, il cédait la tête du groupe à son compère Bernad pour 39",
Au fil de la journée du dimanche, Ryckeboer, avec quelques temps éloquants, récupérait son retard pour terminer 1 '28" devant l'autre Cherokee,
avec une ge place scratch à la clé. On n'ose pas imaginer le classement du Dacquois sans ces ennuis!
Le troisième Cherokee, celui de Vigneau (pont arrière en' "vadrouille") laissera la troisième place du groupe au Pajero de Lhotellerie, particulièrement remonté en fin de course.
Plus que jamais, les Cherokee ont fait la loi: puissance, couple important conjugués à un poids très compétitif rendent le Cherokee imbattable
sur ce type de terrain lourd et "friand" de chevaux. Ce ne sont pas les petites classes qui vous diront le contraire.
Blancart (1er de classe 1 600): (( On manquait vraiment de puissance. Dans certains passages, cela devenait vraiment démoralisant!»
En Diesel, le gros coeur de Verrier fera la différence dans Jaffe.
Devancé le samedi, il repassait en tête de la classe le dimanche.



Ne pas confonpre vitesse et préqipitation.
Calzavara nous en a une nouvelle fois fait la brillante ' démonstration.

 

En quelques mots

· P.Calzavara : ((... Le tracé était varié et plutôt sympa. Un peu dûr le samedi...
De toutes façons, je m'adapte à tout...»

· J.Hardy: ((... J'ai cassé mes silentblocs et je me suis retrouvé avec des roues arrière qui se prenaient pour des roues directrices Il

· A.Blancart: ((... Notre Vitara a pas mal souffert depuis les Cimes, et comme les rallyes sont trop rapprochés on n'a plus le temps de réparer, on rafistole... »