CHALOSSE 1992
Texte et photos Robert Ollivier
HISTOIRE D'EAU . . .
Calzavara, Mogno, Arnoux: tel était l'ordre du
trio de tête établi au terme de la première étape.
Ce sera aussi l'ordre définitif après l'annulation de la seconde
journée, provoquée par de soudaines inondations qui paralysèrent
l'ensemble de l'épreuve.
"Calza", lui, en est à sa troisième victoire de la
saison et reprend la tête du championnat à Girardin.
Calza, sacré coup de volant
Un dixième anniversaire de cette épreuve,
on retiendra sans doute d'avantage la montée des eaux dans la prairie
regroupant les parcs concurrents et d'assistance, l'inondation du restaurant
et du camping, que le nom du vainqueur.
Un dixième anniversaire se doit certes d'être arrosé,
mais les organisateurs n'en demandaient pas tant, les cieux ayant, dès
le samedi soir,
perdu toute notion du raisonnable. D'ailleurs, de mémoire d'autochtone,
selon la formule consacrée, « on n'avait jamais vu ça.»
Fort heureusement, la journée du samedi s'était déroulée
sous le soleil et avait permis de couvrir plus de 50% de la distance totale
prévue,
ce qui permettait l'attribution de l'intégralité des points
au championnat.
L'an dernier au rallye Plaines
et Vallées, où il avait d'ailleurs fait figure honorable, le
double vainqueur de la Coupe d'Endurance Tout-Terrain
Serge Mogno renouvelait ici l'expérience. Après un round d'observation
dans la première boucle, il décidait de passer à l'attaque
et s'autorisait trois victoires de spéciales dans les deux boucles
suivantes, soit une de moins que Patrick Calzavara, mais une de plus que Poincelet.
Ce dernier avait déjà laissé tout espoir de podium dans
sa sortie de piste de l'ES 2. Pour Mogno, le contrat était déjà
largement rempli:
deuxième à trois secondes du leader, sans avoir rien à
perdre ni à gagner au championnat, il comptait bien mettre la pression
le lendemain et, peut-être', l'emporter.
Poincelet aurait pu créer une surprise pour son premier
chalosse
Arnoux, pour sa part, s'élançait vingtième
le samedi matin et, profitant d'une piste plus sèche que ses petits
camarades, signait le premier chrono de la journée.
Après un parcours relativement régulier, perturbé cependant
par une crevaison, il se plaçait troisième à 1'43"
du leader.
Il était cependant talonné de très près par Garat
qui ne lui concédait que trois secondes:
le pilote basque confirme ainsi le potentiel de son nouveau buggy, construit
par ses soins cet hiver.
Déjà cinquième au Perche, il termine ici quatrième
et ne peut avoir qu'une grande déception de n'avoir pas pu tenter le
podium à la suite de l'annulation de l'épreuve.
Déçus aussi, Turon-Barrère et Capin, qui avaient décidé
de rouler un ton en-dessous de leurs moyens pour mieux attaquer le lendemain.
Mais la bonne tactique à adopter ici était celle, imprévisible,
du lièvre...
Respectivement cinquième et sixième, séparés de
dix secondes, ils précèdent toutefois Girardin qui perd la tête
du classement provisoire du championnat.
La douce lumiére du matin et le frais
parfum de l'herbe humide ont poussé Iribaren à cette découverte
des fougéres...
Un Cherokee peut en cacher deux autres
Pour la première fois de la saison, trois Renault
Cherokee se retrouvaient dans le même groupe (Tl) :
si l'on connaît bien les deux premiers, ceux de Bernad et Ryckeboer,
le troisième en revanche, celui de Xavier Vigneau, nous est moins familier.
Issu du buggy 4x2, sur lequel il brilla à plusieurs reprises, notamment
aux Cimes, le Béarnais effectuait là sa deuxième course
au volant d'un Cherokee,
et la première en championnat de France. Bien que peu rompu au pilotage
de l'auto,
le nouveau venu dans la catégorie s'octroyait toute de même un
temps scratch, permettant aux Cherokee de monopoliser le podium des voitures
de série.
Ryckeboer, qui sera de plus en plus présent au championnat pour assurer
le titre de son complice Bernad, aurait certes dû l'emporter,
mais les pénalités inversèrent le classement... Outre
ces trois concurrents, n'oublions pas Lhotellerie sur son Mitsubishi qui,
parti prudemment dans les deux premières boucles, décida de
passer à l'offensive dans la suivante.
Bilan: deux temps scratch dans la catégorie,
malheureusement suivis d'un tonneau dans l'ultime spéciale. Blancart
(Vitara),
sans être dangereux pour le groupe, remportait toutefois sa classe,
tout comme Lemeille (UMM) en Diesel, après l'abandon de son "compère"
Verrier.
Bernad
Le combat qui devait opposer Hardy (Mitsubishi) à Raymondis (Land Rover)
en T2 tourna rapidement à l'avantage du premier nommé.
Son adversaire toulousain en effet, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, partait
à la faute dans la troisième spéciale.
Malgré de bonnes performances par la suite, Raymondis perdait ainsi
toute chance de succès.
Troisième de groupe le samedi, il quittait le parc fermé dimanche
matin pour ne plus reparaître,
abandonnant par conséquent les quelques points qui lui revenaient.
On retrouve donc deux Lada sur le podium: celui de Zielinski, auteur d'un
excellent début de saison, et de Monnier.
Turon-Barrére, comme Garat et Girardin,
peut regretter d'en 'avoir gardé sous le pied' pour le lendemain. Le
jour ne s'est pas levé sur Chalosse le dimanche...
Ardurats à la peine à Chalosse