CIMES
1991
Texte et photos Robert Ollivier, Yvonick Jambon
Les Cimes, on le répète
chaque fois, c'est un must, tout du moins en tant que tracé tout terrain
et site.
Un fervent de compétition off road toutes disciplines confondues, se
doit d'y participer au moins une fois dans sa vie houleuse de rouleur de tétines.
Pourquoi? Tout simplement parce que cette épreuve de tout-terrain difficile,
parfois trialisant, dure trois jours dans un décor unique.
Participer aux Cimes n'est pas à la portée de tous, et c'est un
peu comme une grande épreuve africaine.
On respecte le résultat, car ce n'est pas une balade mais un sprint...
il faut «envoyer» ! Les Cimes, c'est aussi une histoire.
Rappelons que nous en somme à la 35ème édition, il y a
encore dans toutes les têtes ces précurseurs des âges farouches
avec leurs Jeep vitaminées,
le béret basque, la garbure... les histoires au coin du feu l'hiver.
Messieurs, ça vous forge une épreuve!
D'ailleurs, on s'oriente vers un rallye qui devrait se dérouler sur quatre
jours... en 92 ? (n'est ce pas la folie des grandeurs ?) Epreuve-phare peut-être,
qui devra en revanche mieux se promouvoir auprès des médias, recueillir
quelques invités de marque au niveau des pilotes et être au top
niveau question organisation.
Cette année, nous avons remarqué un certain flottement par rapport
à 90. Un peu de rigueur sera nécessaire l'an prochain.
Cette année, ils étaient près de 100 à partir à
la conquête du ciel. Un nombre d'engagés qui aurait pu être
un peu plus important.
PROTOS: MATCH A TROIS
Disputé comme rarement, le
championnat n'a pourtant vu l'apparition qu'épisodique de certaines «pointures».
Parmi les têtes d'affiche et éventuels leaders possibles de l'épreuve,
on notait l'absence d'Yves Pachiaudi, Patrick Calzavara, Frédéric
Fimbel (qui faisait l'impasse)
et Michel Turon-Barrère (en convalescence suite à son accident
de Gers). Une tête de course quelque peu décimée.
Heureusement, les locaux Jean Aguerre (trois fois vainqueur ici) même
si peu convainquant depuis le début de saison
et Joseph lribaren (une fois vainqueur) attendaient de pied ferme le retour
d'Eric Briavoine (deux fois vainqueur aux Cimes).
Pour l'occasion, le pilote normand avait loué la dernière évolution
de Bernard Fouquet (buggy typé endurance moteur PRV).
Iribaren semblait le plus outillé et performant sur son fouquet bien
préparé en espérant que la malchance allait le quittait
(il était en tête du rallye d'Arzacq avant sa sortie de route).
Philippe, vainqueur l'an demier et plutôt malchanceux cette saison, comptait
bien refaire son retard et remettre les pendules à l'heure.
M. Capin, H. Hubert, A. Estienney (première participation) Claude Arnoux
, et Jean Ardurats jouaient les outsiders,
chacun espérant ramasser un maximum de points pour repasser le petit
copain au championnat. Séquence ambiance!
Aguerre
Sous une météo maussade, vendredi matin Eric Briavoine partait
le couteau entre les dents sur une partie du circuit de Pau-Tarsacq.
Il fera le trou et augmentera même son avance dans la deuxième
spéciale. A l'issue des deux épreuves de classement, le pilote
Gemo reléguait son suivant,
M. Capin, à 20 secondes handicapé par un moteur de remplacement
moins puissant que celui utilisé à Chalosse où il se classa
second.
Mais l'application du règlement 91 allait changer la tactique de course.
L'interdiction de monter des pneus type Bab posera quelques problèmes
à certains concurrents, surtout chez les possesseurs de deux roues motrices.
Se retrouvant lui aussi avec des pneus inadaptés, le grand moustachu
levera donc le pied .
Iribaren et Aguerre en profitèrent pour signer quelques spéciales
et remonter aux avants-postes.
Capin, toujours bien placé, crevait dans le dernier chrono du vendredi
et perdait de précieuses secondes, sont assistance n'étant pas
à l'arrivée.
Il dut redescendre dans la liaison où il détruit la crémaillère.
Une pénalité l'attendait en bas (5 minutes !!) avec une chute
vertigineuse à la 20' place au général.
Eric Briavoine gardera quand même l'avantage pour une seconde. Claude
Arnoux pointait son nez à la troisième place.
Samedi, ils seront trois à se partager les victoires de spéciales.
D'entrée, Aguerre prennait la tête du rallye, lribaren très
en verve le suivait à quelques encâblures.
Briavoine crèvait dans le demier chrono du jour (Méhatze avec
son parcours trialisant franchissement tout en montée) et se voyait relégué.
André Estienney à l'école des Cimes appréciait le
parcours et modèrait son pilotage, au soir du deuxième jour,
il était le pilote le mieux placé parmi ceux qui jouent le championnat.
A noter la superbe remontée de Capin : quatorze places de gagnées...
A noter que le rallye des Cimes est bien une épreuve d'exception, mais
aujourd'hui ces pasasges de franchissement ont-ils vraiment leur place avec
les nouvelles autos engagées?
Et Pierre Philippe? Il n'a tout simplement pas pris le départ le samedi
compétement écoeuré, se jurant de ne plus jamais participer
à ce rallye
Motif : une pénalité exhaustive pour avoir pris une spéciale
avec des Bab, 6 minutes de pénalités avec une 25ème place
inacceptable pour le vainqueur 90 !
Au soir de la seconde journée,
Aguerre reste en tête talonné par un Iribaren des grands jours
à 13 secondes, le grand Eric à 40 secondes.
Arnoux occupe la quatrième place à 1 '36 mais n'envisage pas de
chercher les trois furieux le lendemain.
Suivent Estienney, Capin, Hubert Auzeau et Herbert dont le pont avant s'est
cassé 2 fois la même journée .
Hubert passera une journée galère : casse du triangle et amortisseurs;
après avoir colmater le mal, 4'30 de perdues sur la dernière spéciale
du samedi.
Belle performance de Désarnaud qui malgré un retour de volant
pilota avec 1 seule main valide en fin de journée.
Son copilote Hervé Berdah se voyantr confié le rôle du passage
des vitesses, et ça marche !!
Dimanche, soleil et revanche pour Eric Briavoine qui frappait un grand coup
d'entrée dans la première spéciale de la journée.
Il enrhume ses adversaires pris à la gorge. Verdict: record battu en
5'49.
Il reprenait 33 secondes d'un coup à Aguerre et 39 secondes à
Iribaren. La journée commençait plutôt chaudement.
Iribaren perdait 10 secondes sur casse de rotule. Briavoine, en jonglant avec
les deuxièmes places et une seconde victoire de spéciale,
ralliait l'arrivée avec 10 secondes d'avance sur Aguerre et 46 secondes
sur Iribaren victime d'une crevaison dans la dernière spéciale.
M. Capin sera atteint d'une épidémie de crevaisons qui le fera
rétrograder à la 9' place.
Hubert remplaçait un Estienney malheureux (casse de pont) et se retrouvait
après l'abandon d'Arnoux ,
cardan alors qu'il était quasiement assuré d'une 4ème place
finale, premier pilote encore en course au titre à marquer de précieux
points dans le championnat.
Jacky Herbert accablé par les ennuis mécaniques rejoignait une
belle 5' place et remportait la classe à 11 secondes
d'Hervé Hubert mais à 11 minutes du vainqueur (un gouffre).
A l'exception de Bernad, tous les
leaders des groupes et classes ont du s'incliner ou capituler.
Ainsi Cosson en tête sur l'es 1 cassera 2 cardans et préférera
en rester là avec un maximum de pénalités,
Garat bloquera son accélérateur et perdra un teps précieux
dès le premier jour de course.
C'est un festival d'Hervé Servière que l'on assistera le rpemier
jour avec 5 meilleurs temps sur 5 possibles,
il rentre le vendredi avec 1 minute d'avance sur Vignau, souvent redoutable
aux Cimes.
Malheureusement il abandonnera dès le début de la seconde journée
laissant Vignau en débattre contre Mirassou et Garat.
Il terminera (8') en dominant des pieds et de la tête le groupe 5. Pour
sa deuxième participation cette saison (budget épuisé),
il passait les sommets sous le champagne de son ami Cosson. Plus sport !
Le premier Anglais s'appelle Clarkson, il finit douzième.
Pour signer sa troisième victoire
aux Cimes (une toutes les années impaires, facile !l, Eric Brlavoine
a changé de monture.
Il a loué le dernier né de chez Fouquet, apparemment, ça
marche plutôt bien.
GROUPE 2 : RECIDIVE!
Ah les séries, ma brave dame
! Elles n'ont pas la vie facile aux Cimes.
D'autant qu'une victoire ici est nettement plus représentative qu'au
Jean de La Fontaine, par exemple.
Trois favoris, toujours les mêmes. F.
Bernad, vainqueur 90, A. Ryckeboer et 1. Hardy. Nos trois compères s'avéraient
plus motivés que jamais,
prêts psychologiquement, le bras de fer s'annonçait édifiant.
Mais hélas, trois fois hélas, le Cherokee d'Alain Ryckeboer passait
au ralenti dans le dernier quart de la première spéciale,
un clips de durit déserti avait vidé l'huile de la boîte.
Alors crédités du meilleur temps intermédiaire,
ils devançaient l'autre Cherokee de 12 secondes à mi parcours,
Ryckeboer- Dannenmuller essayaient bien de rallier l'arrivée après
avoir cours-circuité
la durit et rajouté de l'huile. Peine perdue, l'auto s'immobilisait sur
la liaison. Le match à trois se transformait en duel.
Bernad, Il' de la spéciale de Tarsacq, et Hardy, 17', se voyaient soulager
d'une grosse épine.
Jouant à la maison, Francis Bernard imposera son Cherokee dès
le départ du rallye.
De son côté, Jérôme Hardy gardera le contact : 1 minute
le premier jour.
Mais le samedi matin, le Pajero heurtera une grosse pierre située au
milieu d'une partie en asphalte.
Le Mitsubishi sera projeté contre la paroi.
Se retrouvant dans le sens opposé de la spéciale, un pneu crevé
et un durit de frein out, Jérôme en était pour 4 minutes
de sa poche.
Après avoir réparé, il repartait aussi fort que la veille
et faisait jeu égal avec Francis et son Cherokee.
L'écart étant difficilement rattrapable, le Cherokee Ville de
Pau leva quelque peu le pied, d'autant qu'un amortisseur arrière avait
rendu l'âme.
Jérôme effectua un baroud d'honneur en signant plusieurs victoires
de spéciales, pour finir à moins de 3 minutes de Francis.
A noter le très beau début de course de Bruno L'Hotellerie, brillant
troisième au volant de son Land V8.
Il signera même un scratch avant d'abandonner sur ennui de pont.
Finalement, ce sera un autre Land qui prendra le relais, celui de Basso. Devant
Bayle (toujours sur Land),
Bandieri redescendu en groupe 2 s'adjugeait la classe diesel, et 1.p. Brachet
terminait l' Lada de série devant Demaraix Au challenge des 4 x 4 de
série, F.
Bernad prend la tête (68 points) devant J. Hardy (63 pts) et A. Ryckeboer
(56 pts).
Mais attention, le premier Cherokee doit décompter un résultat,
le plus mauvais: 5 points, Jérôme Hardy deux résultats (2
x 5 pts),
alors que Ryckeboer, avec six résultats, ne doit pas décompter.
Ce qui donne en valeur absolue : l' Bernad, 63 pts ; 2' Ryckeboer, 56 pts ;
3' Hardy, 53 pts. La fin de saison risque d'être disputée, et la
moindre erreur sera fatale...
Avec cette deuxième victoire consécutive en groupe 2 aux Cimes,
Francis Bernad confirme sa première position au challenge des 4 x 4 de
série.
Une occasion que le pilote du Cherokee ne voulait pas laisser passer sur ses
terres.
LES SERIES EN FURIEF.
Bemad (Cherokee) :8 victoires de spéciales ;
J. Hardv (Pajero V6) : 6 victoires;
B. L'Hotellerie (Land V8) : 1 victoire.
(Suite à des blocages, les 4 x 4 de série se sont fait attribuer
des temps moyens dans deux spéciales).
CHALLENGE DES 4 X 4 DE SERIE
1. F. Bernad (Cherokee), 68 points;
2. J. Hardy (Pajero V6), 63 pts ;
3. A. Ryckeboer (Cherokee), 56 pts ;
4. P. Houy (Santana), 20 pts;
5. ex-aequo J.M. Verrier (Lada) et G. Loubet (Nissan), 17 pts.
groupe 4 : leaders succéssifs
La catégorie des 4x4 de série
améliorée a été âprement disputée.
Si le début de course a vu la domination du Chérokee de Lansac,
Houy avec son vitara turbo se mettra en aussi en évidence dans le spremiers
chonos.
Blancart, dépanné par son concurrent et néanmoins ami Lansac
devra poser les armes sur bris de lames et de pont.
Les Land, Présents en force avec Marotte, Allard, Bossard et l'anglais
Evans, se relayaient aux avants-postes.
Barbier et son Toy mazout fera "péter" quelques temps dont
2 victoires de spéciales .
Une branche arrachera les fils d'alimentation d'essence du cherokee de Marne
la Vallée, une réparation difficille à effectuer en spéciale,
12 minutes de perdues pour le pilote Meaux, qui perdra encore 5 minutes sur
le routier.
Le cherokee rentrera au parc mais sera néanmoins mis hors course le lendemain
matin.
C'est le pajéro de Malaurie
qui se retrouvera en tête pour 33 secondes sur el Land de Marotte et moins
d'une minute sur celui d'Allard.
Au cours du dimanche, Marotte repassera devant Malaurie, le Pajéro cédera
meêm face à Allard très bien ermonté sur la fin du
rallye.
Barbier pour ses premières cimes, s'accaparera la 4ème place et
la classe dièsel.
Pascal Zielinski, très en forme en ce milieu de saison, marque les points
du challenge Lada dans le groupe 4.
Les filles Brachet , elles, ont été contraintes à l'abandon.
Marotte