CIMES 1990
Texte et photos Robert Ollivier, Yvonick Jambon
PHILIPPE, C'EST DElA DEMAIN
Après l'abandon
de Calzavara et de Briavoine, leaders successifs de cet· te 348 édition,
Philippe s'offre sa première victoire aux «Cimes» et prend
par la même occasion une option certaine pour le titre; Aguerre et Arnoux,
à plus de 6 minutes occupent les places d'honneur.
Encore une fois, on a joué salle comble au «grand cinéma»
des Cimes. Ils étaient un peu plus de 100 à prendre le départ
de la 34e édition de la plus grande classique du TT français.
Principale innovation, le nouveau partenaire de l'épreuve: Renault
succédait à Primagaz. Pour le reste, les Cimes restaient les
Cimes.
Seule la météo manifestait quelques caprices la veille de l'épreuve,
la pluie persistait même le jour de la course. Rien d'inquiétant,
vue la sécheresse de ces derniers temps,
le tracé ne risquait pas trop de se détremper. Une bonne chose.
Les Cimes, c'est un rite, une religion.
Tout y est différent. On se retrouve ici sur les hauts lieux du premier
rallye TT français. Ici, pas de discours sur la «guégerre»
rallye de montagne-rallye de plaine.
On pratique à 100 % du vrai tout terrain. Le tracé est dur,
cassant, mais nettement moins qu'il y a quelques décennies.
Et au dire de certains pilotes, le pilotage est omniprésent.
Comme le disait Eric Briavoine, tout pilote de TT (spécialiste de l'Afrique
ou non) se doit de participer une fois au moins à cette épreuve.
Vous l'avez compris, aussi bien le cadre que l'ambiance donnent une dimension
différente à cette course.
Chaque néophyte, pour sa première participation, en prend plein
la gueule. C'est un peu pour cela que l'on trouve chaque année nos
amis anglais avec leurs étranges protos,
des inconditionnels de l'épreuve, même si un concurrent british
n'a pas passé les vérifs pour cause de véhicule non conforme:
buggy monoplace (un trajet Angleterre-Pau pour rien).
Un règlement sûrement lu à la va-vite!
Nous retrouvons donc nos habitués du championnat, avec le retour des
anciens, Arnoux (Rivet) et Aguerre sur sa nouvelle acquisition, le buggy de
Pachiaudi.
Une première place aux Cimes est quelque chose d'important sur la carte
de visite d'un pilote TT ; pour chacun, l'intérêt du championnat
passe un peu après,
même si Eric Briavoine et Patrick Calzavara, vu leur retard, n'ont pas
trop droit à l'erreur. Philippe, lui, n'a jamais gagné ICI.
L'édition 1990 sera un véritable vent de folie balayant un
à un les différents leaders de la course et des groupes durant
cette 8e manche du championnat.
Aux Cîmes, la moindre crevaison peut se transformer en cauchemar vu
la nature du terrain, les sorties de pistes, quoique peu fréquentes,
laissent des stygmates indélébiles mais qu'importe,
pour tous les concurrents cette année, le but à atteindre est
le sommet de la Madeleine, terme du rallye, tout là-haut près
de la Chapelle
où ils devront se frayer un passage entre les murs de spectateurs venus
par milliers, comme pour communier avec ces héros d'un week-end.
A la grand-messe du tout terrain, seuls quelques chanceux auront eu leurs
noms gravés sur les tablettes, les autres se contenteront de dire:
« J'ai fait les Cimes »,
mais tous auront le droit au respect et à la considération qu'engendre
ce rallye hors du commun. S'il est vrai que la légende qui entoure
cette épreuve peut freiner la participation de certains,
il faut reconnaître qu'elle a perdu la plupart de ses difficultés
originelles ce qui permet depuis quelques années à de nombreux
modèles de série d'arriver honorablement classés...
Un certain manque de chance pour le buggy« Ville de Pau» emmené
par Turon-Barrère.
Début du rallye : Briavoine, Calzavara, Philippe intouchables!
Briavoine le vendredi, Calzavara le samedi et Philippe le dimanche, ont démontré
une nouvelle fois leur suprématie dans le championnat : montagne ou
plaine, rien ne leur résiste!
Vendredi, Eric Briavoine gagnait le prologue devant Calza et Philippe. Il
récidivait dans la spéciale suivante bénéficiant
d'une bonne fluidité,
fameuse spéciale dont tout le monde parlera le soir dans la parc de
Mauléon.
De son côté Calzavara rattrapait Aguerre dans la deuxième
épreuve, n'ayant pas de place pour doubler ils s'accrochaient et perdait
20 secondes.
Il faut dire que les concurrents étaient partis dans l'ordre des numéros
bien mal attribués par l'ACBB, entrainant de gros problèmes
de dépassement , "l'épreuve étant très grasse,
piégeuse à souhait" .
Certains pilotes de buggies se sont retrouvés au milieu des 4 x 4 de
série. La spéciale était très étroite et
l'on a eu droit à beaucoup de touchettes.
Mais il en fallait plus pour calmer Patrick Calzavara qui repartait de plus
belle et s'adjugeait trois des spéciales de l'après-midi, en
laissant une à Philippe.
Ce dernier a déjà connu un problème , il se fait surprendre
par le terrain en se mettant en travers de la piste dans la deuxième
section chronométrée où il perdait plus d'une minute
sur les premiers.
De son côté, Eric Briavoine assurait, façon de parler,
jusqu'au soir. Ce qui nous donnait à la fin de la première journée
Briavoine en tête, devant Calza à 16 secondes et Philippe à
1'12.
Derrière, on n'amusait pas la galerie, et l'ordre évoluait au
fil des spéciales et des ennuis de crevaisons ou autres.
On trouvait Turon Barrère (4), Arnoux (5), Clevenot (6), Burgana (7)
et Ardurats (8). Le premier Anglais, Smith, émergeait à la 9e
place.
En groupe 5, Vignau affichait encore cette année ses prétentions
de victoire de groupe (l2e), il est premier de catégorie devant Cosson,
22e.
En fait, tout se mettait bien en place pour assister à un beau règlement
de compte le lendemain
Quelque peu dérouté par les autobloquants le premier jour, Aguerre
s'est très vite adapté à la chose.
SAMEDI: CALZAVARA FUTUR ROI?
Sur les cinq spéciales de la journée, le second du classement,
le pilote Fouquet, s'emparait de trois spéciales. Ne connaissant pas
de problème particulier,
il repassait à la régulière devant tout le monde, avec
1'32 d'avance.
Philippe, de son côté, crevait et perdait 20 secondes, mais il
héritait de deux victoire de spéciales, ce qui le rapprochait
d'Eric Briavoine.
Pour ce dernier, connaît sa première journée de scoumoune
: pas le moindre scratch et 2 crevaisons avec complications (comme disent
les médecins).
Après ses bons résultats de la veille, il se trouvait dans le
rôle d'ouvreur, ce n'est jamais très bon, le terrain est toujours
un peu gras...
De plus, pas très à l'aise dans Salhagagne, il perdait de précieuses
secondes.
Mais ce n'était pas tout, une succession de crevaisons : premier passage
d'Occabé et dans Mehatzé, lui firent perdre 28 secondes, et
47 secondes pour une rotule out.
Pourtant le pilote normand ne ménagea pas sa monture, il resta à
l'attaque... sur trois roues. Avec 1'33 de retard dans les dents, le rallye
était perdu,
mais il avouait être content de rester à la deuxième place.
C'était joué. Philippe (3e) se retrouvait à... une seconde
seulement d'Eric.
Et derrière ? Eh bien au fil des crevaisons et autres ennuis mécaniques,
l'ordre évoluait. Arnoux repassait 4e à 6'2, Ardurats, régulier
et bien revenu, 5e devant Turon-Barrère à déjà
plus de 7 minutes.
Attention, derrière Aguerre pointé 17e vendredi soir, arrivait
à la 7e place. Le triple vainqueur des Cimes commençait à
faire parler la poudre, et a bien avoir le buggy en main.
En groupe 5, Vignau (l4e) n'était toujours pas inquiété,
alors que Cosson flirtait avec les crêtes et s'égarait. A surveiller
aussi le retour de Lapert et son diesel, plus à l'attaque que jamais!
Mais tout ceci n'était que provisoire, car les Cimes ne sont vraiment
finies que lorsque l'on a franchi la ligne d'arrivée.
Calzavara a donc pris ses distances; il rentre sereint le samedi soir à
licq, les 25O ch de son 3,5 PRV associés à un couple de 32 m/kg
dès 2 800 tr/mn lui ont permis 4 victoires d'E.C.
et surtout une confortable avance d'1'33"; il est donc en tête
et peut voir venir sans trop d'inquiétude.
DIMANCHE PAR ICI LA SORTIE !
Il faisait beau; pas de doute, on allait assister à une superbe journée.
Pour Calza, avec 1'30 d'avance, c'était gagné.
Il lui suffisait de rallier l'arrivée le bras à la portière
et le Bordelais empochait ses premières «Cimes». Ce n'était
que justice.
Mais à l'arrivée de la première spéciale de la
journée, pas de Calza ;
c'était un Phil's Bug bleu et blanc qui franchissait le premier le
sommet.
Que s'était-il donc passé ? Patrick Calzavara était sorti,
manque de concentration? Il partait à la faute au même endroit
que sa sortie de 88 malgré une prudence extrême dans ce passage
en se laissant à nouveau glisser vers l'abîme pour des raisons
difficilement explicables. Pris de panique, il restait figé et ne redressait
pas un simple petit travers.
Tout le monde au trou 60 mètres plus bas !
Avec un tonneau en prime. L'auto se remis toute seule sur les roues et le
pilote mis le pied au plancher pour repartir: peine perdue,impossible de ravir
la pente : c'était l'abandon!
Il rentrait tête basse, inutile de vous décrire sa «mine».
Plus de peur que de mal, dégâts matériels insignifiants
mais un nouvel abandon pour ce pilote talentueux
qui, en l'espace d'une année, a su atteindre le niveau des meilleurs.
Victime de l'obstruction involontaire de Briavoine, Arnoux
perd sa 2' place dans l'avant dernière E.C.
Avec Briavoine à un seconde devant Philippe, tout était remis
en question.
Remotivé, le pilote Gemo Butagaz passait la vitesse supérieure
et remportait trois spéciales, contre une pour Philippe.
Restent donc en course pour la victoire, les 2 pilotes normands séparés
de 15" avant les 3 derniers rounds de l'après-midi: avantage Briavoine.
Eric battait même le record de la monté d'Ahargo, 6'29 sur un
terrain défoncé,roue crevée c'est dire ! 5 secondes d'avance
sur Philippe
Dans la suivante (Barcus-Sauguis), celle où Philippe peut faire la
différence (40" de mieux en 89 - 19" au premier passage cette
année en matinée),
Briavoine casse une biellette de direction, arrache la roue avant droite qui
se couche sous l'auto, malgré tous ses efforts il ne peut atteindre
le sommet.
Philippe qui vient de crever dans cette même E.C. est persuadé
qu'il ne peut plus rien pour la victoire... mais le sort en a décidé
autrement, comme vous le savez.
Cette avant-dernière épreuve est également fatale à
luron-Barrère pour les mêmes raisons à quelques détails
près; plus heureux dans un premier temps il réussit à
regagner
l'assistance et prend le départ de l'ultime EC en 4x2 sans succès.
Arnoux qui a réalisé une magnifique course, sans une crevaison
(un miracle)
estime avoir perdu 20" environ dans cette même E.C., et par conséquent,
sa 2ème place suite au ralentissement occasionné par Briavoine.
Aguerre, depuis peu sur l'ex-buggy de Pachiaudi, bien que ralentit également
dans cette maudite E.C., gagne là une place et termine 2e à
6" d'Arnoux et
à près de 2' de Burgana qui a su exploiter au mieux le moteur
605 multisoupape de son buggy Fouquet. Jean Ardurats, 3e après la 2e
E.C. du dimanche matin,
se voit contraint à l'abandon peu après, victime d'une défaillance
de boîte qui n'a sans doute pas résisté au couple de son
nouveau moteur Citroën XM 16S.
Philippe remporte ici sa première victoire aux Cimes, un succès
qu'il attendait depuis longtemps et qui manquait à sa longue série
de rallyes gagnés.
Au moment où on ne l'attendait pas, il s'adjuge sa deuxième
victoire de la saison, et dans la foulée,
ce n'est que bénéfice pour le championnat étant donné
que ses deux principaux adversaires abandonnent.
Super coup!
Le premier anglais, Ridley, menait son proto Land Rover à la 5e place
devant les deux jeunes valeurs montantes Garat et Auzeau sur Phil's Bug.
Et toujours dans les dix, l'infatigable Lapert plaçait son Fuel Machine
à la 9e place.
Cosson le miraculé du groupe 5
Goni, dès la 1 ère ES, en proie à des ennuis d'allumage,
prend un retard important, de plus sa position d'avant-dernier après
ces incidents,
ne favorise pas une remontée spectaculaire; le samedi soir, il occupe
la 68 place du groupe à 10' du leader.
Une rupture de cardan impose l'abandon le lendemain matin; même chose
pour Vignau-Laulhère qui menait depuis 2 jours avec une confortable
avance.
Achériteguy qui jusque-là, était 38 du groupe, baisse
également les bras dans l'E.C. d'Esquiule, la plus redoutée
de tous.
Bernard Garat, autre favori du groupe, avait perdu tout espoir de bien figurer
à la suite d'une sortie dans la dernière E.C. du vendredi;
les multiples crevaisons du samedi le décident à l'abandon.
Reste donc Cosson qui a bien cru que tout était fini à la sortie
de l'E.C. d'Occabé
lorsque complètement perdu, en dehors de la liaison, des ennuis d'allumage
ont imposé le silence du moteur.
Il doit son salut à la bonne volonté de 3 motards qui l'ont
aidé à rallier le contrôle. Derrière, d'authentiques
Basques,
les frères Garicoix, réalisent une excellente performance en
signant le 14"temps scratch, et en enlevant la classe 2 sur leur Buggy-Golf
GTi.
Suit Labede (l7e).
C'était la première fois que notre CRS préféré
finissait les Cimes; champagne!
Le speaker officiel du championnat, une voix, une mémoire,
un sourire de passionné
Raulet en groupe 4, Bernad en groupe 2
Le groupe 4 a été encore une fois dominé par le revenant
Raulet (Toyota) et ce, malgré des problèmes de pont.
Il est vrai que son principal concurrent, Courouau, fut diminué par
des problèmes moteur. Aujourd'hui, le Toy s'approprie la 22e place
devant le second du groupe 4, Marotte (Land), 32e, et Morisse (Land), 37e.
A signaler l'exploit du seul Lada en groupe 4 à l'arrivée: Royaud.
Les Mercedes ne sont plus homologués en groupe 2, ils se retrouvent
en groupe 6... au milieu des buggies.
Ce qui n'a pas empêché 1'équipage Andrieu-Parret de terminer
à la trentième place... et de bien s'amuser.
GROUPE 2 : CHEROKEE... PREMIERE !
Encore une fois, la catégorie des véhicules de série
nous promettait une belle bagarre.
En effet, nous trouvions un Francis Bernad (Cherokee) qui sortait d'une rude
séance d'essais à la Baja espagnole.
Son objectif était simple: faire le groupe. Pour cela, il avait fait
l'impasse sur quelques courses de championnat.
La victoire, pourtant pas gagnée d'avance, s'imposait car les Cimes,
cette année, étaient sponsorisées par Renault.
A côté de lui, nous trouvions le bourreau du début de
saison: Alain Ryckeboer (Land), grand favori également.
Alain devait lui aussi gagner, ou finir devant Louis, tout d'abord pour revenir
au classement du challenge. Après son impasse sur Chemins Creux et
son abandon à Chalosse,
le pilote de Dax comptait faire fort (tout comme Bernad). Il avait méticuleusement
préparé l'épeuve.
Daniel Louis, en tête du challenge sur son Toy, participait pour la
première fois à l'épreuve. Il bénéficiait
pour l'occasion d'une assistance, chose nouvelle pour le Nordiste. Son but:
ne pas perdre de vue les deux premiers et garder le contact au championnat.
T. Malaurie (Pajero) avait lui aussi effectué le déplacement
pour arbitrer ce match. Il ne manquait que Berges.
Une seule Lada de série prenait le départ : E. Lapeyre. Voilà
pour les présentations.
D'entrée, Bernad annonçait la couleur, il s'adjugeait la première
spéciale devant Ryckeboer et Malaurie. Mais dans la deuxième,
tout allait bien pour le pilote Land Rover,
il prenait une minute au Cherokee. En effet, ce dernier commettait ùne
erreur de choix de pneus. Louis s'intercallait entre le premier et Malaurie.
Lors des trois spéciales suivantes, Alain Ryckeboer roulait assez fort
pour maintenir l'écart, mais l'avance fondait à vue d'œil.
Un manque de chevaux, d'après le pilote Land Rover. Louis, Malaurie
"et Bernad ayant eux aussi remporté chacun des victoires de groupe,
nous retrouvions à l'issue du premier tour: Ryckeboer (l8e) suivi de
Bernad (2ge) à 14 secondes et Louis (30e) à 48 secondes (chaud
!).
Malaurie pointait son nez à la 3ge place, à 3'23.
Le Land connaissait en fin de journée des problèmes de pont,
il rentrait au parc sur le pont arrière.
I.'assistance de Turon-Barrère lui venait en aide en démontant
le pont avant de leur Land perso.
Le samedi matin, l'équipe d'assistance se levait à 4 heures
pour s'organiser et tout mettre en place. Ils devai"ent changer la pièce
en 30 minutes,
mais des soucis d'attaches d'amortisseurs les empêchaient de réaliser
ce tour de force. Dans l'opération, le Land Mercure écopait
de plus de 10 minutes de pénalité.
L'équipage repartait sans frein (pas le temps de les purger) et sans.
amortisseur avant droit, ils en remettaient un à la sortie du parc
et se dirigeaient vers la liaison.
L'auto s'avérait inconduisable.Pour des raisons de sécurité,
Alain demandait qu'on le laisse purger ses freins... faveur accordée.
Le Land repartait donc loin derrière, il rattrapait deux autos et se
faisait.doubler par un buggy...
Mais dans le milieu de la spéciale, il perdait l'usage de sa 5e. I..:équipage
ralJ.iait l'arrivée tant bien que mal,
avec une boîte tellement bruyante que pour éviter de tout casser,
ils préféraient abandonner... Deux abandons successifs, dur
!
Pendant ce temps, Bernad cumulait les victoires de groupe, n'en laissant qu'une
à Louis.
On remarquait cependant un autre Toyota survolté, celui de notre ami
suisse Bandieri. Ce dernier accédait à des deuxièmes
et troisièmes places de groupe.
Au soir de la deuxième journée, Bernad et son Cherokee s'intercallaient
à la 30e place et devançaient Louis (32e) de 1'35.
La troisième place de la catégorie revenait à Malaurie
(40e). Maintenant, il s'agissait de tenir.
Il restait encore six spéciales le dimanche.
Louis tentait de revenir sans prendre de risques. Il remportait les trois
premières spéciales mais Bernad contrôlait son écart,
cependant il descendait à 33 secondes. Dans Ahargo, le Cherokee remettait
du gaz et réussissait une belle l7e place au général
au milieu des buggies,
reprenant d'un coup 36 secondes au Toyota. Le Cherokee finissait la journée
sur sa lancée, remportant les deux dernières spéciales.
Louis, bien content de finiT deuxième, n'insistait pas et terminait
20e au général, deuxième du groupe à 2'18 de l'enfant
du pays: Bernad (18e).
T. Malaurie réalisait un bel exploit avec son old Pajero 4 cylindres
essence, il rejoignait la troisième place du groupe (27e) devant Bandieri
(33e).
inutile de vous décrire la joie des gens de chez Renault qui avaient
fait le déplacement pour soutenir le pilote «usine» ou
presque.
F. Bernad en a surpris plus d'un, en effet, nombreux étaient ceux qui
ne voyaient pas un Cherokee aussi à l'aise aux Cimes.
La puissance du 4 L et l'homogénéité du Cherokee ont
prouvé qu'il pouvait s'imposer sur un terrain cassant.
Bravo ! Louis, en réalisant une course régulière, a su
prendre encore un peu plus d'avance au challenge des véhicules de série.
Il n'a pas poussé son Toy dans ses derniers retranchements pour aller
chercher le Cherokee.
Certes, une victoire ici lui assurait pratiquement la victoire finale au challenge,
mais c'était prendre le risque de casser ou de sortir, il reste encore
quatre courses et le Nordiste est plutôt en bonne position.
Alain Ryckeboer joue de malchance, le challenge est heureusement encore jouable
mais difficile, il se retrouve à 13 points du Toy.
Il paye très cher sa participation aux courses d'endurance. Gageons
qu'il fasse tout pour redresser la barre.
A noter la belle performance du Terrano 4 cylindres de Dumont, non homologué
en groupe 2. Ce véhicule de série inscrit en groupe 6 finit
26e et aurait été troisième du groupe.
A plusieurs reprises, il réalisa les deux places du groupe à
quelques secondes des premiers et ce, avec des amortisseurs peu adaptés.
Un beau potentiel, on reverra peut-être son pilote en 91 sur un Nissan
Terrano V6... le modèle homologué.
Soulignons également dans ce groupe la victoire de classe du petit
Santana de l'équipage Landais Dessans-Irazoqui
dont le budget pour chaque course est plus proche du revenu minimum d'insertion
que des gains de «La Roue de la Fortune ».
Simmonite sur son prototype maison
Les Cimes 90 ont été un bon cru, et l'épreuve nous réserve
chaque année ses surprises et ses moments forts.
Cela reste vraiment l'épreuve à rebondissements par excellence...
Il est toujours prenant de voir les moteurs arriver à bout de souffle
dans les derniers mètres de la montée de la Madeleine... les
voitures «blessées», ne disposant que d'un seul pont, obligées
de se mettre en m;uche arrière dans le dévers pour accéder
aux derniers mètres de la spéciale sous les encouragements des
miliers de spectateurs.
Une ambiance difficile à décrire...
Tenez, et si vous veniez l'année prochaine?
Fiche technique
34' édition, les 31 août-1 er et 2 septembre. Organisé par l'ASAC Basco-Béarnais et l'Ecurie des Cimes. Parcours: 17 EC réparties sur 9 épreuves différentes. soit B4 km. Nombre de partants: 101. Classés: 41. Engagement: 1 900 F. Prix distribués: 65000 F. Météo: humide le samedi. beau ven· dredi et dimanche. Palmarès: 89: Briavoine - 88 : Pachiaudi.
Classements
1. Phlippe Ph.-Rovaldieri J. (Phil's Car) 1 h59'27" (1 er groupe 61
- 2. Aguerre J-Baylon (pachiaudi 4x4) 2hOS'06" - 3. Arnoux C-Bodet A.
(Buggy Proto) 2h06'12" - 4. Burgana J-L.-Chantre A. (Fouquet) 2h07'47"
- 5. Ridley R.-Hammond P. (Land Rovèr) 2h11'33" 6. GaratJ.-Garat
F. (Phil'sCar) 2h13'37" - 7. Auzeau E.-Auzeau M.
(Phil's Car) 2h14'05" - 8. Desarnaud l-Jannot J-Y. (Fouquet) 2h15'00"
- 9 Lapert J-P.-Guyon R. (Phil's Car) 2h16'32" - 10. Couillet P.-Couillet
Pa. (Renault Proto) 2hl7'40" - 11. Cosson P.-Galland J.-P. (Phil's Bug)
2h19'17" (1er groupe 5) -12. Smith A.-Horniblow K. (Alliquat) 2h20'04"
- 13. Cowley C.-Alliperti R.
(Cowley Proto) 2h21'10" - 14. Garicoix A.-Garicoix J (Buggy) 2h21'36"
-15. Simmonite D.-Budgen M. (Simbuggeni)2h22'45"16. BarbeA.-Barbe B.
(Special Jeep) 2h30'15" -17. LabedeA.-Hernandez M. (Buggy Tab) 2h30'17"
- 18. Bernad F.-Burnier R. (CherokeeI2h31'57" (1er groupe 2) - 19. Aria
P.-Guye D. (Buggy) 2h32'03" - 20. Louis D.-Mardelle G. (Toyota) 2h34'15"
- 21. Martin P.-Pauget Y. (Proto Martin) 2h36'27" - 22. Raulet C.. Rodrigues
J. (ToyotaI2h38'28" (1er groupe 4) - 23. Laval M.Baugier J-L. (Mercedes
280 GE) 2h38'56" - 24. Costes J-Terrisse J-F. (CourniI12h39'51"
- 25. Dronde P.-Dronde H. (Renault Proto) 2h40'09" - 26. DumontJ-MouliaJ-F
(Nissan Terrano)2h40'38"27. Malaurie l-Malaurie D. (Mitsubishi)2h40'50"
- 28. Harnois Y-Aylies Y. (Bab Buggy) 2h44'02" - 29. Pedezert C.-Lansalot
G.
(Mercedes) 2h44'48" - 30. Andrieu P.-Parret B. (Mercedes) 2h45'OO"
- 31. Sagara A.-Larregaray J(Suzuki) 2h55'19" - 32.
Marotte A.-Pere R.ILand Rover) 2h56'54" - 33. Bandieri R.-Bandieri M.
(Toyota 1 2'57'42" - 34. Dessans A.-Irazoqui J-M. (Santana) 2h59'57"
- 35. Rigal H.-Rigal S. (Jeep Proto)3h03'15" - 36. Lamic J-Toussaint
P. (ToyotaI3h03'59" - 37. Morisse P.-Abadie J-C.
(Land Rover) 3h04'47" - 38. Royaud P.-Mergen J-F. (Lada Niva) 3h09'03"
- 39. Jovenez E.-Marmoret H. (BuggyVW) 3h16'31" - 40.
Garispe C.-Guillon D. (Hotchkiss)3h40'08" - 41. Oyhenart F.-Sarrat J
(Mehari)4hOO'4S".
Le point au championnat
1. Philippe P. 147 pts - 2. Briavoine E. 112 pts - 3. Calzavara P. 67 pts
- 4. Herbert J 66 pts - 5. Louis D. 57 pts - 6. Lignac J 56 pts - 7.
Courouau C. et Lapert J-P. 51 pts - 9. Ryckeboer A. 44 pts - 10.
Cosson P. 40 pts,
14 crevaisons, avec une bonne dizaine de pneus "bousillés»
pour le vétéran J.P. Lapert et sa fuel machine.
Il semble avoir trouvé la solution pour limiter les dégâts:
rouler sur deux roues... Mais quelle attaque!
PILOTAGE
On arrive au même style que les autres rallyes, on trouve des endroits
plaisants et rapides, même si l'on sait que l'auto va taper.
Aujourd'hui, on peut avoir une auto très rapide pour la plaine, et
qui soit aussi très efficace aux Cimes. Il y a plusieurs ,xemples.
A mon avis, c'est un mauvais choix de privilégier seulement les épreuves
rapides pour un championnat et de faire l'impasse sur les Cimes... Il y a
encore pas mal de vrais rallyes TT durs", Pierre Philippe.
IILes Cimes? C'est le top niveau du pilotage, je me suis fait vraiment plaisir
à passer vite entre les pierres... c'est au centimètre. Je n'ai
pas crevé une lois. Le pilotage doit être très précis,
à un ou deux centimètres près, tu éclates ta roue.
Il y a moins de glisse et de gros freinages... mais ça va vite quand
même". Patrick Calzavara.
IITout spécialiste d'oll road doit laire cette épreuve au moins
une lois dans sa vie. Sinon, il lui manque toujours quelque chose. Malgré
le terrain très difficile, on retrouve des notions pointues de pilotage".
Eric Briavoine.
L'équipage Smith. Horniblow (12 ), sur leur buggy Alliquat, n'a pas
échappé à l'épidemie de crevaisons...
L'important étant bien sûr de ne pas lever...
.----------En quelques mots ---------,
· Bernad (Renault Cherokee-1er gr. 2):
« j'ai bien cru que tout était fini le samedi matin dans «
Matalon » quand les supports d'amortisseurs ont lâché mais
l'assistance a fait un boulot formidable. Le dimanche matin j'ai vraiment
assuré, je voulais arriver au bout... En haut d'" Esquiule, c'était
fou ! 1/ V avait des centaines de spectateurs; je suis sûr que si j'étais
resté bloqué, ils m'auraient porté jusqu'à l'arrivée...
». Cette victoire aux Cîmes, illa souhaitait depuis le début
de la saison; en présence J.-C. Pélépol (directeur du
produit haut de gamme de la Régie) et de J. Lasserre (directeur de
la D.C.Z. de Bordeaux), il a démontré qu'il était à
la hauteur de ce pari un peu fou qu'il s'était fixé il y a quelques
mois. J. Arato, concessionnaire palois et propriétaire de la voiture,
ne peut que se féliciter de ce choix.
· Un podium sinon rien! P. Philippe: 17 participations aux rallyes
du championnat depuis 89, ce qui se traduit par 17 podiums:
un record qui n'est sans doute pas près d'être égalé!
· Papi fait de la résistance! A 52 ans, J.Aguerre, le triple
vainqueur des «Cîmes », réussit une performance qu'il
était loin d'imaginer au terme de la 1 re journée: amener son
nouveau buggy (ex-Pachiaudi) à la 2eplace alors que celui-ci réclame
un pilotage très physique auquel il n'était plus habitué
après une année sabbatique; mais l'expérience du terrain
et les qualités d'adaptation du jeune homme n'ont pas tardé
à faire progresser les choses.
. Marche ou crève! Avec 14 crevaisons, Lapert détient sans doute le redoutable record de cette 34e édition; à l'inverse, Arnoux a été totalement épargné dans ce domaine. Moralité: Lapert qui roule n'amasse pas mousse...
. Madame est servie! Babette Schilly, coéquipière de Turon-Barrère
pour l'occasion, ne s'attendait certainement pas à jouer le rôle
de Chita dans l'avant-dernière liaison:
traduisez qu'elle a dû faire le «singe» à l'é)rrière
du buggy (privé d'une roue avant) pour le ramener à bon port.
Nous avons d'abord cru à une erreur du responsable du casting mais
renseignements pris, il paraîtrait, on aurait entendu dire que Tarzan
aurait des goûts prononcés pour la zoophilie... Cette dernière
information n'ayant pu être vérifiée, nous nous contenterons
de rendre hommage à Babette pour cette prestation improvisée
dont elle se serait bien passée