Haut Bugey 1989
Articles de Yves Gallet (photo lui-même et Alain de Vito)


La star montante du tout terrain goutant sa première victoire en championnat, et ce n'est pas fini tant le pilote regorge de talent

Les grands prix de Fl sont ,parait-il, bien ennuyeux, avec de gros écarts entre les pilotes et olen peu de suspens.
Le jour du Grand Prix de Monaco se déroulait le Rallye T.T. du Haut-Bugey.
Et bien , c'est là où il fallait être : cinq pilotes classés à l'arrivée en moins d'une minute, cinq changements de leader,
et la victoire finale de Patrick Calzavara acquise dans le dernier tour (pardon,la dernière spéciale).
Le fait principal de ce rallye reste l'élimination pour la victoire des favoris logiques, ce qui a favorisé l'éclosion au grand iour de nouveaux talents
qui ont ainsi accédé au haut du tableau. Mais même sans cela, tous ces jeunes pilotes n'auraient pas manqué de démontrer leur rapidité.
Décidément le Championnat des Rallyes T.T. se porte bien.



Organisé par l'ASAC du Rhône et notamment Yves Pachiaudi sur le terrain,


le Rallye du Haut-Bugey cru 89 s'est parfaitement déroulé par beau temps et a démontré qu'il a parfaitement sa place au sein du Championnat.
Certes certains endroits favorisaient les crevaisons, mais le caractère typé « montagneux » de ce rallye s'est assoupli au fil des éditions pour trouver un bon compromis avec un parcours sélectif mais assez roulant.
On ne peut que féliciter les organisateurs d'avoir compris cette indispensable évolution, qui se traduit notamment par le tracé du parcours du premier jour entièrement nouveau autour de Belley,
ville-animation de la première étape. Une mention également pour la publication des temps, avec un classement général remis à jour après chaque spéciale,
ce qui n'est certes pas extraordinaire à l'ère de l'informatique, mais pas évident chez tout le monde.
Parmi les quelques 80 engagés, deux favoris se dégagent logiquement: Yves Pachiaudi et Eric Briavoine, avec un avantage pour le premier, sur son terrain.
Au départ Eric confiait qu'il serait dominé par Yves et qu'il attendrait le soir du premier jour pour déterminer une tactique de course en fonction des événements.
Le plus gros problème pour Briavoine était en fait de trouver une grande motivation dans cette épreuve du Championnat qu'il avait d'ailleurs remportée l'an dernier,
après sa récente déconvenue du Rallye de l'Atlas. En effet Eric avait placé beaucoup d'espoir dans sa participation au rallyeraid, très importante pour lui pour espérer évoluer,
et il fut trahi dès le prologue par une cartouche de filtre à huile et la casse moteur qui s'ensuivit. D'où sa présence au Haut-Bugey.

Jérôme Hardy sur un nuage

On regrettait l'absence de quelques animateurs habiutuels, notamment les frères Philippe, très incisifs en ce début de saison.

L'épreuve test, qui détermine l'ordre des départs de la première étape, ne fait que confirmer le pronostic : Yves Pachiaudi s'impose à Eric Briavoine et déjà Patrick Calzavara, ex-aequo.
Suivent Loviny, Breton, Poincelet, Turon-Barrère.
La première étape comprend une boucle de trois spéciales qui seront parcourures deux fois, avec un troisième passage dans la première.
Pachiaudi prend les choses en main en enlevant deux spéciales dans la première boucle qu'il termine avec 19" d'avance sur... Bernard Chouzet. Résultat inattendu;
le duel au sommet qui promettait beaucoup dans l'affrontement Pachiaudi- Briavoine tourne court dès le premier chrono:
le moteur du Phil's Car se tait en pleine forêt (avant dernier temps dans cette spéciale pour Briavoine), et voilà Pachiaudi déjà débarrassé de son plus dangereux rival.
C'est ainsi qu'à la seconde place on retrouve Chouzet, auteur du meilleur temps dans la seconde spéciale, au volant d'un deux roues motrices qui plus est.
Se sont égaIement distingués dans cette première boucle Turon-Barrère, Fichet et Poincelet dont c'est le retour en Championnat.
Très bien placé sur buggy, un autre inattendu , L'équipage Fichet/Granger.
Pachiaudi grignotte 3", en reperd 5, puis près d'une minute d'un coup dans la troisième spéciale. Lui aussi connaît les aléas de la course.
Derrière lui on ne chôme pas, les écarts ne sont pas importants, et plusieurs pilotes se battent furieusement à coups de secondes,
notamment Breton, Chausson et Poincelet qui a vite retrouvé le rythme et entend bien démontrer que les « anciens» sont toujours là.
Chouzet, lui, n'est plus là, et son buggy porte les traces d'une rencontre un peu rude avec un objet non volant identifié.
Il reste une spéciale à parcourir avant de retourner à l'école (le parc fermé est situé dans la cour).
Yves Pachiaudi va au piquet, ou plutôt c'est le moteur de son buggy,
qui coupe de façon intempestive. Cette fois l'affaire est sérieuse et Pachiaudi perd pratiquement l'espoir d'être le premier de la classe: il concède en effet 2'30.
Poincelet et Fichet en profitent pour signer le même (meilleur) temps. Détail amusant:
ils pilotent tous deux un buggy Punch, équipé de moteur Alfa-Romeo. Fichet est en deux roues motrices, Poincelet est revenu aux quatre roues après bien des déboires l'an dernier.
Côté motorisation Fichet fait confiance aux 2 litres/4 cylindres, Poincelet au 2,5 Iitres/6 cylindres.


Poincelet maxi attaque sur son punch 4 roues motrices

5'42" pour chacun d'eux sur les 6 km de Rothonne. Au vu du résultat on va pouvoir disserter toute la nuit sur les avantages comparés de chaque solution technique!
Le classement après la première étape nous donne Bruno Fichet en tête, 13" devant Poincelet (deux Alfa-Roméo en tête. Forza !)
Turon-Barrère, très régulier à 28", puis Marcel Breton et Stéphane Chausson, eux aussi toujours aux avant postes.
Le dimanche matin le buggy rouge de Pachiaudi a retrouvé tout son souffle. Le terrain n'est plus le même. On est autour de Thézilieu. Le parcours est plus « montagneux ».
S'il veut l'emporter chez lui, Pachiaudi doit reprendre 2'44". C'est un peu mission impossible. Mais tout peut arriver.
Pachiaudi enlève donc la première spéciale, avec un écart significatif de 25" en 13 km sur Cazavara. Chausson, TuronBarrère et Fichet suivent à une" petite encâblure.
Breton et Poincelet sont un peu distancés, Alessandria montre le capot de son Proto Lada.
Fichet conserve la tête du général, où Turon-Barrère et Chausson précèdent maintenant Poincelet, Breton et
Calzavara.
Dans la seconde spéciale Pachiaudi s'impose encore, mais cette fois l'écart n'est que de 3" sur Cazavara qui vient de porter une belle attaque
qui le propulse à la troisième place du général qui vient d'être pris en main par Michel Turon-Barrère qui souffle la politesse à Fichet, qui vient de prendre une minute d'un coup.
Tous ces changements de leader font bien l'affaire de Pachiaudi dont le retard n'est plus que d'une grosse minute.
Calzavara continue sur sa lancée et enlève le deuxième passage du Signal. Mais c'est insuffisant pour déloger Turon-Barrère de son fauteuil.
Pachiaudi, Breton et Poincelet suivent dans cet ordre dans la spéciale et dans le sens Breton-Poincelet-Pachiaudi au général. Fichet perd le contact suite à une crevaison.
Les places sont très chères en tête, la moindre erreur ou le moindre ennui se payent cash. Pachiaudi fournit un dernier effort en enlevant le tout dernier chrono,
suivi par Poincelet très en forme, et Cazavara qui coiffe tout le monde sur le poteau et enlève le scratch. Voilà une progression très rapide pour ce pilote qui s'était classé... avant dernier ici même en 88.
Ses belles performances en début de course lors des premières manches du Championnat laissaient augurer d'un beau potentiel qui a pu se matérialiser ici.
Gageons qu'on reparlera bientôt de lui. De même que Turon-Barrère, qui ne s'incline que de 29 secondes et défend sa position de 19 secondes sur Poincelet, bien revenu au top malgré le manque de compétition.
Quant à Pachiaudi il rejoint Breton en temps réel.


Ranval : 31ème au général


La catégorie deux roues motrices est enlevée par Joël et Frédérique Roz, qui découvraient le rallye, avec un pont long et des petites roues. Pas vraiment l'idéal ici.
Un peu dépaysé au début il apprécia le rallye au fil des spéciales et reviendra avec l'équipement adéquat.
Le grand perdant de la catégorie est Bruno Fichet qui batailla longtemps pour le classement scratch, et perdit tout espoir dans la dernière spéciale avec la rupture de la courroie de pompe à eau.
Surchauffe moteur, puis joint de culasse « out », il parviendra néanmoins à regagner le parc fermé d'arrivée.
Mais une pénalisation de 8 minutes (5 sur erreur de son équipier + 3 pour rallier à petite vitesse l'arrivée) lui font perdre une place au général, mais surtout le groupe 5.
Il est remarquable de noter qu'un buggy deux roues motrices ait longtemps prétendu au classement scratch, sur terrain sec il est vrai. Alors, légèreté de l'auto ou talent du pilote?
On aimerait bien retrouver celui-ci lors des prochaines manches du Championnat.
Dans les autres catégories, Hardy (Mitsubishi) enlève le groupe 4 avec un avantage de 12" sur Raulet.
Hardy contrôla la course dans le groupe où se distinguèrent aussi gabardos, Germain, et Barbier.
Raulet fit le forcing le dimanche et se rapprocha dangeureusement de Hardy, l'écart tombant à 7", mais le Mitsubishi eut le dernier mot sur le Toyota.
Zielinski se classe premier du Challenge Lada devant Rouch et Fauconnet.
Mais la bonne affaire dans ce challenge est réalisée par Georges Lansac, qui enlève le groupe 2, mais que d'incessants problèmes de pont arrière empêchèrent de faire mieux au scratch.
Enfin notons la victoire de José Castan dans le groupe 3, et le classement de la belle Christine Blimer.
Une course très disputée, un beau parcours, du soleil et de la bonne humeur, le tout-terrain, c'est ça !



Allessandria à la faute dans le test

Equipage Turon/Rivet , un pilote qui monte